dimanche 15 mars 2009

Bulfuckingarie ou le journal d'un passé en mouvement, chapitre 18


The rain in spain may stay in the plane
Le week-end a été éprouvant. Beaucoup de rendez-vous de tous les côtés de la ville, très éloignés les uns des autres et surtout un froid terrible. Le chauffage est à nouveau coupé dans mon home, sweet home et je me suis réveillée plusieurs fois ces deux dernières nuits avec le nez en glace et les pieds à la limite des engelures. Très peu de temps entre tous ces rendez-vous pour prendre quelques heures pour relater ces journées et donc, peu de temps aussi pour vous en envoyer les extraits. Mais je suis certaine qu’aucun de vous ne m’en voudrai, ça doit vous faire des vacances. Qui plus est selon rafu, le seigneur des anneaux, deuxième édition est sorti au cinéma et je pense qu’il vaut pour le moins mon blabla (dreun-dreun en bulgare). J’ai fait la connaissance de plusieurs personnes ce week-end encore, quelques peintres et surtout une galeriste qui représente les créateurs de bijoux dans la ville de Varna. C’est une belle fausse rousse d’une quarantaine d’années dont le mari organise des excursions « écologiques » dans le sud bulgare. Elle est pleine de vie et d’humour et nous avons passé ensemble hier une bonne partie de l’après-midi. Nous avons parlé italien ensemble et nous nous sommes très vie trouvé un point commun : la musique orientale. Elle a fait la connaissance il y a quelques années d’un homme d’affaire égyptien, passionné de musique lui aussi comme il se soit, et a grâce à lui découvert les merveilles du patrimoine musical arabe. Une grande partie de la conversation s’est passée alors qu’elle écoutait d’une oreille des chansons de Warda et d’Om Kalsoum que j’ai enregistrées pour les avoir avec moi durant mon séjour et que j’ai voulu lui faire écouter. Etant passionnée de musique et danses, elle va m’organiser à mon retour les cours de danses folkloriques que je souhaite prendre. Elle a proposé de me présenter comme potentiel professeur de danse le chorégraphe responsable de l’ensemble folklorique de Varna, mais j’ai préféré attendre d’être d’abord danseuse étoile avant de me lancer là-dedans sans pudeur…
A mon retour le programme risque d’être aussi chargé que ces dernières semaines. Je dois non seulement bucher comme une dingue pour le projet, mais aussi rencontrer le personnel des écoles bilingues de Varna, le chorégraphe en question, un des œnologues aussi connu en Bulgarie pour sa cave que pour sa francophilie ainsi que tous les peintres ayant pignon sur rue dans la région. En effet, j’ai visité la semaine dernière le centre d’art contemporain de Varna et c’était si horriblement misérable que je n’ai pu m’empêcher d’en faire la remarque à Svetlana. Celle-ci s’est récriiée qu’il ne fallait surtout pas aller là-bas car il n’y avait rien à y voir sauf si on aime les croûtes, mais qu’il fallait aller directement chez les galeristes ou chez les peintres, dans leurs ateliers. Elle m’organise donc une tournée, en échange de quoi, j’ai accepté de faire une conférence sur la musique arabo-andalouse dans le cadre de la faculté des beaux-arts de Varna. Ne cherchez pas à comprendre, moi-même je n’ai pas bien capté comment je me suis retrouvée embarquée là-dedans si ce n’est que Svetlana m’a présenté Gala, la galeriste mélomane.
Je me réjouis donc de mon retour dans quelques jours au moins autant que je redoute mon départ demain. En effet, il semblerait que rien ne soit moins sur que le décollage de mon vol pour Milan. Sans même parler de mon voyage en bus de Varna à Sofia. Radka, une amie d’enfance de Maria vivant et travaillant à Sofia est rentrée à Varna pour les vacances et m’a annoncé hier que j’avais choisi la pire des compagnies de bus pour faire ce trajet. Non seulement les bus sont vieux et inconfortables, mais ils n’arrivent que rarement à destination selon elle.
J’avais bien essayé les échoppes les plus modernes de la gare routière pour mon voyage, mais il n’y avait plus de place et je me suis rabattue sur la seule compagnie pouvant m’en vendre une. Je crains donc le pire pour cette partie là du trajet et m’apprête à devoir y aller de mon petit bulgare pour trouver une solution de l’endroit de la potentielle panne à Sofia, ceci sachant qu’une fois arrivée là-bas rien ne me garantit que j’en parte. Sofia est située dans le creux d’une vallée et son aéroport est selon les dires de tous ici très mal équipé pour affronter la neige, la pluie ou le brouillard. A la première intempérie, aussi minime soit-elle, tous les vols sont annulés ou encore détournés sur la Grèce ou la Turquie. Bien que la journée d’aujourd’hui ait été si ensoleillée que j’ai passé une grande partie de la matinée sur la plage avec mon livre, chaudement emmitouflée dans une couverture et trois bonnets sur la tête, il ne manquera pas de neiger à nouveau cette nuit et le trajet en bus comme le décollage de l’avion sont compromis. Vous me direz que j’en profiterai pour découvrir Sofia, Salonique ou Istanbul, mais vous le savez, étonnamment, autant j’aime être ailleurs, autant j’ai horreur de voyager et il y a peu de choses que je déteste autant que les transports, à l’exception du train qui véhicule tant de rêves et de fantasmes qu’il m’en fait oublier que je suis en train de me déplacer. Bref, j’angoisse et je vous serais très reconnaissante de faire tout le vaudou nécessaire à ce que ce voyage se passe dans les meilleures conditions possibles.
Après ma promenade en bord de mère je me suis rendue chez Guido et Katia qui m’avaient invitée à plusieurs reprise sans succès à venir déguster chez eux le fameux fromage à raclette que je leur ai apporté. J’ai donc passé un dimanche après-midi tout ce qu’il y a de plus romand, à l’exception des girolles et du vin blanc qui eux sont tout à fait bulgares et non moins délicieux. Je dois encore retrouver Svetlana puis Maria et sa famille afin de leur présenter mes vœux pour la nouvelle année, puis je rentrerai dans mon home, sweet home pour faire mes bagages et dormir autant que je peux afin de parvenir à me réveiller demain avant l’aube.
Je pense a vous et vous donnerai la prochaine fois des nouvelles depuis la Suisse inch allah.
Prenez soin de vous comme un bulgare le ferait
Zafrou

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire