jeudi 11 juin 2009

La chambre du désbauché, Saint-Amant

1 Plus enfumé qu’un vieux Jambon
Ny que le bœuf-salé de Pître,
Je te trace avec un charbon
Ceste Ode habillée en Epître :
5 Matigny mon parfait amy,
Que mon œil ne voit qu’à demy
Non plus que ce qu’il veut descrire,
Parbieu ! tu dois bien admirer,
Que je tasche à te faire rire
10 Quand je ne fay rien que pleurer.

Gouspin, après t’avoir quitté,
M’a traisné dans sa belle chambre,
Où mesme au plus fort de l’Esté
On trouve le mois de Decembre :
15 Pour moy je ne puis concevoir
Par quel moyen, ny quel pouvoir
Mon corps a passé par la porte,
Car je te le jure entre nous
Qu’un rat, ou le Diable m’emporte,
20 N’y sçauroit entrer qu’à genous.

Son petit ladre de vallet,
Reste de la guerre civile,
Revient chargé comme un mulet
De cotrets qu’il excroque en ville :
25 Mais à grand peine ce magot
A-t’il allumé le fagot
Que nous estranglons de fumée,
Nous toussons d’un bruit importun
Ainsi qu’une chatte enrhumée,
30 Et nos yeux prennent du petun.

Encore, ô mon Cœur ! mon roignon !
Faut-il comme un sçavant Notaire,
Des beaux meubles du Compagnon
Te faire voir quelque inventaire :
35 Premierement un vieux panier
Tiré des fatras d’un grenier,
Est son tabouret et sa chaise ;
Que si soulageant l’escarpin,
L’un y preside en sire Blaise,
40 L’autre est tout droit comme un Sapin.

Un estuy de Luth tout cassé,
Qui traisnoit au coin d’une Salle,
Pour tout loyer du temps passé
Luy sert de chevet et de malle :
45 Les flegmes jaunes et sechez
Qu’en sa verole il a crachez,
Luy servant de tapisserie ;
Et semble que les limaçons
Y rehaussent en broderie
50 Des portraits de toutes façons.

Comme on voit au soir les Enfans
Se figurer dedans les nuës
Hommes, Chasteaux, Bois, Elefans,
Et mille Chimeres cornuës :
55 Ainsi nos yeux dans ces crachats,
Se forgeants à leurs entrechats
Cent mille sortes de postrues,
Pensent voir contre la poaroy
Les plus grotesques avantures
60 De Dom-Quichote en bel arroy.

Là l’on voit en des lieux fumans
Curé, Barbier, Niepce, et Nourrice,
Executer sur les Romans
Les sentences de leur caprice :
65 Certes si l’on traittoit ainsi
Les sots livres qu’on fait icy,
Dont à son dam la France abonde,
Je croy qu’en cét embrasement
On verroit sans la fin du monde
70 Un petit jour du Jugement.

Là, ce Guidon de Carnaval
Choque un Moine à bride abatuë,
Mais n’en desplaise à son cheval,
C’est à dire en pas de tortuë :
75 Icy trenchant du Fierabras,
Certain moulin avec ses bras
Luy fait faire en l’air une rouë,
Et le laisse en fort piteux train,
Dans un grand fossé plein de bouë,
80 Aussi moulu comme le grain.

Là, les innocentes brebis
Qu’il prend pour gensdarmes superbes,
Font de leur sang voir des rubis
Sur les esmeraudes des herbes :
85 Là, les Bergers au mesme lieu
Sondent à beaux cailloux de Dieu
Ses costes presque descharnées,
Luy raflant en ces accidents
Ce qu’un catherre et les années
90 Souffroient qu’il luy restast de dents.

Le bon Sanche y semble accourir
Aux doleances de son Maistre,
Et comme s’il alloit mourir,
Luy faire un office de Prestre :
95 Là dessus penché sur le groin
De ce beau Chevalier de foin,
Il luy visite la maschoire,
Quand l’autre luy renarde aux yeux,
Le baume qu’ils venoient de boire
100 Pour se le rendre à qui mieux mieux.

Un peu plus loin on l’apperçoit
Sur son Rossignol d’Arcadie,
Dont à la mine qui deçoit,
On pense oüir la melodie :
105 Proche de là le pauvre sot
Est contraint de payer l’escot
En especes de capriolles,
Allant conter au Firmament
Qu’on peut bien dancer sans violles
110 Quand la berne sert d’instrument.

Là blond et beau comme un Medor,
Le plat à laver de sainct Cosme
Passe pour demy casque d’or
Sur le chef de nostre fantosme :
115 Là, l’Escuyer tout transporté
Baigne ses yeux dans la clarté
Des cent ducats qu’il accumule,
Et riant comme un Faradet,
Se console aupres d’une Mule
120 De la perte de son Baudet.

Là, se fait voir quenoüille en main
Comme une Parque de village
Dulcinée, au cœur trop humain
Pour refuser un pucellage :
125 Icy mouvant le xxxxx
Repare de maint xxxxx,
Ses bras font un metier penible,
Où par un juste contrepoids
Elle s’exerce avec un crible
130 A passer le temps et des pois.

Là, Rocinante tout gaillard,
S’emancipe à courre la bague,
Et piqué d’un désir paillard,
Veut desroüiller sa vieille dague :
135 Quelqu’un parmy cette rumeur
L’accoste en fort mauvaise humeur
Qui vous luy taille des croupieres,
Et qui pour en faire un joüet
Croyant qu’il n’ait point d’estrivieres,
140 Vous-l’en fournit à coups de foüets.

Mais, c’est assez Quichotisé,
Et si quelque bourru Critique
Ne dit aussi tost sottisé,
Je n’entens rien à la pratique :
145 Cependant un tel repreneur,
Dans la lice du point-d’honneur
Pourroit bien gister sans littiere,
Et sentir sur son hocqueton
Que je suis en cette matiere
150 Tres-asseuré de mon baston.

Laissant donc peter le renard
Au nez de la hargneuse envie,
Fust-elle chez ce vieux penard
Qui blasme nostre douce vie :
155 Je veux comme je l’ay pensé,
De l’inventaire commencé
T’envoyer la piece complette,
Et la joüant sur mon rebec,
N’y laisser rien digne d’emplette,
160 Qui ne reçoive un coup de bec.

Nostre Amy propre en Escholier,
Quoy qu’il n’entra jamais en classe,
Fait d’un flacon un chandelier,
Et d’un pot de chambre une tasse :
165 Sa longue rapiere au vieux lou,
Terreur de maint et maint Filou,
Luy sert le plus souvent de broche,
Et par-fois dessus le treteau
Elle jouë aussi sans reproche
170 Le personnage du couteau.

Sa cheminée a sur les bords
Quantité d’assez belles nippes,
Qui feroient bien toutes en corps,
Fagot de bouts de vieilles pippes :
175 L’odeur du tabac allumé
Y passe en l’air tout enfumé
Pour cassolette et pour pastille,
Si bien que dans les salles troux
Des noirs cachots de la Bastille
180 Le nez ne sent rien de plus doux.

Quant à la vertu, trois beaux dez
Sont ses livres d’Arithmétique,
Par lesquels maints points sont vuidez
Touchant le nombre d’or mistique :
185 Il est plein de devotion,
Dont la bonne application
Se fait voir en cette maniere,
C’est qu’il a dans son cabinet
Des heures de Robert Beiniere
190 A l’usage du lansquenet.

Quant à du linge, en cét endroit
La toille n’est point espargnée,
Il en a plus qu’il ne voudroit,
Mais cela s’entend d’araignée :
195 Et quant à l’attirail de nuit,
Sa nonchalance le reduit
Au vray deshabiller d’un page,
Où le luxe mis hors d’arçon,
Ne monstre pour tout esquipage
200 Qu’un peigne dedans un chausson.

Encore ce peigne est-il fait
D’une areste de solle fritte,
Qu’il trouva dessous un buffet,
Monstrant les dents à la marmitte :
205 Cendre luy vaut poudre d’Iris,
Dont pour ragouster sa Cloris
Le goinfre s’espice la hure :
Sa Cloris s’entend sa Margot,
Où quand Priape l’en conjure
210 Il s’en va dauber du gigot.

Il se sert aussi quelquefois
De decrotoire au lieu de brosse ;
Ses ongles plus longs que ses doits
Luy sont des curedents d’Escosse :
215 Pour chenet il n’a qu’un pavé,
D’une botte il fait un privé,
D’un boussin d’ail une pistache,
D’une seringue un pistolet,
D’un compas un fer à moustache,
220 Et d’une rotonde un collet.

Puis quand pour prendre son repos,
Las, et non soul de la desbauche,
Il donne le bon soir aux pots
En faisant demy-tour à gauche :
225 De sa nappe il fait son linceul,
Un aix qui se plaint d’estre seul
Luy fournit de couche et de table,
La muraille y sert de rideau,
Bref cette chambre est une estable
230 Où la Peste a tenu bordeau.

Toutefois nous ne laissons pas,
Trinquans et briffans comme drôles,
D’y faire un aussi bon repas
Qu’on puisse faire entre deux Poles :
235 Nous y beuvons à ta santé
Du meilleur qu’ait jamais vanté
François Paumier ce grand yvrongne,
Sans nul soucy de l’advenir,
Si ce n’est de revoir ta trongne
240 Et de vivre en ton souvenir.


(1) Cf. les v. 25 et suiv.
(2) Pitres, villages à quatre lieues de Rouen, sur l’Andelle, où se trouvait un grenier à sel (Bruzen de la Martinière).
(4) Cf. Racan, Ode (Délices de 1618, éd. Arnould, I 126) :
J’escris mon infortune en vers
D’un tison contre une muraille.
(11) « Dans le patois normand, gouspin signifie gamin, luron » (Livet)
(14) Berni écrit au contraire : « Vi sarebbe sudato un di gennaio » (v. 95)
(20) Cf. Régnier : « La porte en estoit basse et sembloit un guichet. » Chez Berni, v. 56-57, « une porta di soccorso, sepolta nell’ortiche e nelle spine ».
(21) Ladre : « Avare, vilain & malpropre »
(22) « Très âgé » : allusion aux guerres de religion. D’après R.A. Mazzara, The Anti-hero in S.A., Kentucky For. Lang. Quarterly, 1962, 3, il y aurait là une réminiscence de Lazarillo de Tormes.
(24) Cotrets : fagots, cf. Elégie à Retz, v. 32. Musidore, dans Francion, a un « petit laquais » (p. 91), mais c’est lui-même qui va chercher son bois (p. 89).
(25) Magot, gros singe, « se dit figurément des hommes difformes, laids… , mal bâtis ».
(27) Cf. Berni, v. 63 : une salle « ond’il fumo di sotto in essa essala ».
(36) Fatras : « Bagatelles, choses vaines et inutiles qui ne sont d’aucune valeur ».
(37) Cf. Francion, p. 90 : « … un coffre de bois qui servoit de table, de buffet, et de chaise . ».
(38) « Se reposant » (le contenant pour le contenu)
(39) Saint Blaise est le patron des jardiniers ; il faut peut-être comprendre qu’il préside « sans distinction », comme un rustre, et noter la valeur emphatique de « sire ».
(42) Salle « se dit aussi des lieux où les Maîtres à danser… recoivent leurs écoliers, et leur donnent des leçons ».
(43) Loyer : récompense, rétribution, cf. Arion, v. 292. Le sens n’est pas clair. « Seule rétribution du temps qu’il a passé » ?
(44) Chevet : « Tout ce qui élève la tête en quelque endroit qu’on soit couché »
(45) Flegme « en langage ordinaire, se dit de ces gros crachats épais que jettent les gens enrhumez et les malades du poulmon ».
(49) « Rehausser d’or et de soye une tapisserie, c’est la faire paroître davantage en mêlant de l’or et de la soye avec la laine »
(51) et suiv. L’idée de ce développement vient peut-être de Régnier, Sat. Cit., v. 42-46, où l’on voit un « patissier » amuser les enfants par le spectacle d’une lanterne magique,
Où des oysons bridez, guenuches, elefans,
Chiens, chats, lievres, renards et mainte estrange beste
Courent l’une apres l’autre.
(54) Cornu : extravagant, cf. Epistre héroï-com, v. 380. Souvenir de Ronsard, Chanson (I 121) :
Comme celuy qui contemple les nues,
Fantastiquant mille monstres bossus,
Hommes, oiseaux, et Chimeres cornues,
Et Responce aux injures (II 615) :
Tu sembles aux enfans qui contemplent les nues
Des villes, des Geans, des Chimeres cornues ;
Cf. aussi Folastrie VIII, Le Nuage ou L’yvrongne (II 761) :
Je voy mille bestes cornues,
Mille marmotz dedans les nues.
(60) Arroi : « Vieux mot qui signifioit train, équipage ».
(61 et suiv.). Cf. Don Quichotte, I 6. M. Bardon, Don Quichotte en France…, 1931, p. 88, remarque que Saint-Amant fait une erreur de traduction sur « nourrice » (pour gouvernante).
(65 et suiv.) Rapprocher Poète crotté, v. 404-408
(71-74) Cf. Don Quichotte, I 8 (éd. Pléiade, p. 78). – guidon : « Officier des gens d’armes et des chevaux légers du Roy ». Il faut comprendre « ce capitaine de Carnaval ».
(75) Trancher de : se donner des airs de, cf. palais de la Volupté, v. 200.
(76 et suiv.) Cf. Don Quichotte, ibid. (p. 74).
(81 et suiv.) Cf. Don Quichotte, I 18 (pp. 148-151)
(86) De Dieu : « Ces deux mots s’emploient pour caractériser ce qui atteint le plus haut degré en quoi que ce soit » (Huguet).
(87) Don Quichotte est tellement maigre que ces côtes font saillie, et que les cailloux semblent pénétrer entre elles, en sonder le creux.
(89) « Un catarrhe », cf. Nuict, v. 28, et Caprice D.C., v. 129.
(91 et suiv.) Cf. Don Quichotte, ibid., ‘pp. 151-152).
(96) Foin « se dit aussi par mépris, pour marquer une chose de néant, peu estimable. C’est un bel Advocat de foin ».
(98) Renarder : vomir. Furetière et Richelet connaissent l’expression populaire « escorcher le renard », qui s’emploie « en parlant d’un yvrogne qui rend gorge et vomit ce qu’il a mangé ».
(99) Ce baume est celui qu’a confectionné Don Quichotte « avec de l’huile, du vin, du sel et du romarin » (I 17, p. 138), et qui a déjà eu de fâcheux effets.
(102) « Rossignol d’Arcadie, i. un asne ».
(105 et suiv.) Cf. Don Quichotte, I 17 (pp. 142-143).
(107) Non pas en espèces, en monnaie de singe, comme l’explique Livet, mais en monnaie qui consiste en cabrioles, puisque Sancho est berné.
(111 et suiv.) Cf. Don Quichotte, I 21 (pp. 176-179). _ Médor, héros du Roland furieux, est un jeune Sarrasin dont s’éprend Angélique.
(114) Don Quichotte s’empare d’un plat en cuivre que porte sur sa tête un barbier (saint Côme était le patron des chirurgiens et des barbiers), et qu’il prend pour l’armet de Mambrin ; et il remarque « qu’il en manque la moitié ».
(115 et suiv.) Cf. Don quichotte, I 23
(120) En réalité, Sancho, après la perte de son âne, rencontre bien une mule, mais elle est morte et à demi mangée par les chiens (ibid., p. 205).
(121 et suiv.) Cf. Don Quichotte, I 31 (pp. 297-298).
(130) Dans le roman, Dulcinée crible du blé, au dire de Sancho, qui ne l’a pas vue (I 31, p. 297) !
(131) Cf. Don Quichotte, I 15.
(132) Dans la course de bague, le cavalier enlevait avec sa lance un anneau suspendu : l’expression est prise ici dans un sens libre (comme celle du v. 134).
(137) Tailler des croupières : « … obliger à fuir, poursuivre vivement ».
(141) Quichotiser : s’occuper de Don Quichotte, mot forgé.
(142) Bourru : bizarre, extravagant ; cf. Poète crotté, v. 378.
(143) Sottiser est signalé par Huguet chez A. du Saix ; on peut cependant le considérer ici comme forgé au même titre que quichotiser.
(145) Repreneur : qui trouve à redire à tout, cf. Melon, v. 265.
(147) « Coucher par terre », c.à.d. se trouver vaincu et renversé.
(148) Hoqueton : cf. Elégie à Retz, v. 31 var.
(151) Huguet, v° peter, citant un unique exemple de Beroalde, ‘Dictes vostre confiteor, et puis laissez peter le regnard », explique : « Ne vous inquiétez de rien, advienne que pourra. » Mais Saint-Amant ajoute un complément, ce qui rend l’expression plus énergique encore.
(153) « Un vieux penard, i. un vieillard malicieux et esbauché »
(158) Rebec : sorte de violon à trois cordes, qui était alors hors d’usage.
(161) Propre, qui « se dit aussi de ce qui est bien net, bien orné », c.).d. élégant et raffiné, est employé par antiphrase : il est élégant comme un écolier.
(162) Sur quoique (ou bien que) suivie de l’indicatif, cf. Elégie « Que dira-t’on de moy… », v. 20.
(165) Au vieux loup : ancienne et démodée, cf. Poète crotté, v. 380.
(168) Le tréteau désigne la table, ou ce qui en tient lieu.
(171) Nippes : « Terme general qui se dit des petits meubles », ici des objets divers qui, si on les assemblait, vaudraient autant qu’un fagot (un paquet) fait de morceaux de vieilles pipes, c.à.d. de tuyaux en terre.
(177) Pastille : pâte odorante qu’on brûlait pour parfumer l’air.
(181) Trois dés : cf. Palais de la Volupté, v. 82.
(183) Vider : « Terminer, finir une affaire, un différend »
(184) Le nombre d’or « est une revolution de dix-neuf ans, trouvée par Meton Atenien, pour tâcher d’accorder l’année Lunaire avec celle du Soleil » ; Mystique : « Qui est mysterieux ».
(190) Expression parodique (les « heures » sont un livre d’heures, et l’on connaît les Heures à l’usage du diocèse de…), laissant supposer que Robert Beinière est l’auteur d’un traité de jeux. Le lansquenet était un jeu de valets (cf. note de Livet, I 551).
(197) C.à.d. à pas grand chose.
(200) Cf. Mme de Sévigné, 13 mai 1672 (éd. Pléiade, I 545) : « L’équipage de Jean de Paris n’étoit qu’un peigne dans un chausson au prix du sien », et Bensserade, Œuvres, 1697, I 105 :
Mais quand il ne vient à paroître
Qu’un peigne dedans un chausson…
Plutôt que d’une expression usuelle, il doit s’agir d’un emprunt à notre poète (dont Mme de Sévigné connaissait bien l’œuvre, cf. Saint-Amant, p. 410).
(207) « Le bon compagnon (cf. Cotgrave : « A notable fellow, an excellent companion ») se parfume le visage. »
(210) Dauber du gigot : frapper de la jambe sur le sol (Dauber : « Battre sur le dos à cops de poings »), se trémousser, sens érotique. Cf. « Dauber les fesses, i. les remuer ; et faire l’action venerienne, vulg. ».
(212) Décrottoire : « Petite brosse… qui sert à décrotter des souliers »
(214) Sans doute allusion à l’avarice légendaire des Ecossais. On peut penser aux expressions « lessive de Gascon » ou « peigne d’Allemand ».
(217) Boussin : morceau, mot usité dans le Sud-Ouest.
(218) Veut-il dire que, n’ayant pas de pistolet, il le remplace par une seringue, capable d’envoyer de petits projectiles ? Ou prend-il le mot pistolet dans son sens premier de « petite poignard » (cf. Huguet), qui se trouve encore chez Rabelais, Tiers Livre, Prologue, p. 322 ?
(220) Rotonde : « Collet empesé que les hommes portoient autrefois, monté sur du carton qui le soûtenoit en l’air et en état ».
(222) Cf. Juvénal, VI 130, « lassata uiris necdum satiata », et Régnier, Sat. XIII, v. 9 : « Lasse, di-je, et non soule enfin s’est retirée ».
(225) Linceul : cf. Nuict, v. 54.
(227) Cf. Racan, Ode cit., v. 10-12 :
Je suis dans un logis desert,
Où par tout le plancher y sert
De lit, de bufet, et de table.
(232) « Briffer, i. manger avidement »
(237) Ce personnage, que nous ne connaissons pas autrement (Lachèvre, Les Chansons libertines de Claude de Chouvigny, baron de Blot l’Eglise, 1919, p. 39, lui attribue gratuitement un ouvrage qui est sans doute d’un homonyme), est souvent cité comme un ivrogne consommé. Cf. l’Ode à la louange de tous les cabarets de Paris, 1627 (in Lachèvre, Œuvre libertines de Cl. Le Petit, 1918, P ; 215), Le Second Tome du Concert des Enfans de Bacchus, à la suite du Parnasse des Muses, 1628, et un couplet de Blot (Chansons libertines).

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